Un parcours très touristique mais bien sympathique sur les îles traditionnelles du Lac Titicaca. Je vous donne également quelques conseils pour dépenser moins et mieux!

De Cuzco à Puno en bus

Il y a beaucoup de compagnie de bus, qui offrent toutes le même trajet quasiment au même tarif (environ 40 soles en semi-cama). Certaines se différencient avec un tarif beaucoup plus élevé, comme Cruz del Sur et ses 85 soles, ou avec un tarif beaucoup plus bas comme Copacabana et ses 20 soles.

Le bon plan c’est de repérer un peu l’état des bus sur le terminal avant d’aller se renseigner et négocier les prix à l’intérieur. Ce que nous n’avons pas fait! Nous allons au moins cher, avec Copacabana. En ressortant nous cherchons le bus des yeux parmi tous ceux garés dans le terminal… rien! Evidemment, il est à l’extérieur (cela évite de payer la taxe d’entrée, et pour lui et pour nous d’ailleurs!) et ne fait pas bonne figure à côté des bus presque neufs tant il est cabossé…  Encore une aventure en perspective!

Au moment du départ vers 22h nous ne sommes que trois! N’ayant payé que pour le « semi-cama », nous sommes quand même tous surclassés à l’étage des « camas », dans des sièges un peu plus grands et sûrement plus confortables, même si un peu déglingués et pas réglables. La lumière du bus ne fonctionne pas donc nous montons dans le noir et choisissons notre place à l’aveuglette. Deux autres personnes nous rejoignent, et le bus démarre (première bonne nouvelle de la soirée!). Une dizaine de minutes plus tard il s’arrête un peu plus loin dans Cuzco et fait monter toute une fanfare au deuxième étage. Il repart et le chauffage se met en route (deuxième bonne nouvelle!). En position allongée et au chaud, cela me suffit pour m’endormir! C’est parti pour environ 7h de trajet non-stop en direction de Puno.

Même si au premier abord notre bus ne faisait pas bonne figure, il a rempli toutes les conditions espérées: sièges confortables, chauffage, arrivée dans les temps. Nous avons rencontré à Puno des touristes qui ont eu très froid dans leur bus à 40 soles … donc nous ne sommes pas mécontentes de notre choix!

Départ pour les îles du Lac Titicaca

Puno est la ville d’entrée du Lac Titicaca et ne nous attire pas vraiment. Après un petit déjeuner rapide au marché, nous prenons la direction du port pour trouver un bateau qui nous amènera sur les îles de ce lac dont tous les enfants en France connaissent le nom: c’est le plus haut lac navigable du monde, nous l’avons appris en cours de géographie, mais c’est surtout grâce à son nom, qui nous aura bien fait rire, que nous nous en souviendrons.

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Attention:
Les agences qui vendent des tours sur les îles avec repas ou logement chez l’habitant sont à éviter! Premièrement parce que c’est plus cher que si vous y allez vous même. Et deuxièmement parce qu’elles ne payent pas bien les habitants, qui attendent parfois plusieurs mois avant de voir la couleur de l’argent qu’ils sont censés recevoir.


Nous avons pris le bateau local depuis le port de Puno qui, pour 30 soles par personne, fait faire le tour des 3 îles. Ce bateau est géré par les habitants des îles qui font une rotation afin que toutes les familles puissent bénéficier de l’argent récolté.

Voici leur programme:

Jour 1: Uros – avec petite escale hyper touristique d’une heure et Amantani pour y passer la nuit chez l’habitant.
Jour 2: Transfert d’Amantani à Taquile. Il est possible d’y rester dormir ou de reprendre le bateau le jour même pour Puno.

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Nous avons choisi cette option avec l’idée de camper si possible, une nuit sur chaque île.

Uros, les îles flottantes

Après environ 1h30 de bateau: escale d’une petite heure sur une minuscule île, style circuit touristique obligé qui me fait un peu peur pour la suite des événements. Nous sommes pris en charge par 2 péruviens d’origine Aymara (en majorité dans la région de l’Altiplano) qui nous expliquent avec un texte bien rôdé la construction des îles flottantes et nous envoient ensuite faire le tour des 3 stands qui vendent des textiles et autres souvenirs colorés. Un mini-tour dans leur bateau traditionnel sera facturé 10 soles par personne, nous ne l’avons pas fait.

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Amantani, la plus grande île du côté péruvien

Encore 1 bonne heure plus tard nous arrivons sur Amantani. L’entrée sur l’île coûte 4 soles par personne. Quelques péruviennes en habit traditionnel nous attendent sur la jetée. Nous nous sentons un peu prises au piège et incapables d’éviter la nuit chez l’habitant, nous qui rêvions de camping sauvage sur l’île! Heureusement Aurélia accepte de nous accueillir en nous laissant dormir dans notre tente en contrebas de sa maison, face au lac, ce qui nous permet de réduire notre tarif à 20 soles par personne, pour les repas.

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La maison d’Aurélia, comme toutes les maisons de l’île, nous parait en très bon état et confortable. Les panneaux solaires assurent la lumière à la tombée de la nuit. Les repas sont végétariens sans avoir besoin de le demander puisqu’ils n’ont pas beaucoup de moyens et que la viande ou le poisson ne sont pas au menu tous les jours. Nous avons très bien mangé, et en quantité plus que suffisante. Aurélia parle un espagnol impeccable (le quechua est sa langue maternelle) et sans accent ce qui nous permet de facilement communiquer avec elle.

Pendant notre journée sur l’île d’Amantani, nous sommes montées au sommet pour aller voir le temple dédié à la Patchamama. Il est fermé aux touristes et n’est ouvert, selon ce que j’ai compris d’Aurélia, que les 20 janviers lors d’une fête célébrant une pierre noire au centre du temple. Nous profitons quand même de ce magnifique point de vue, en l’absence de la vague de touriste partie voir en premier le temple pour Patchatata, pour une méditation en pleine nature.

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Au soleil couchant, le froid se faisant vite ressentir, nous redescendons vers la place principale en compagnie de Huguette et Jean-Jacques, couple de semi-retraités et globe-trotters français ayant fait déjà plusieurs fois le tour du monde, tout en essayant de ramasser du bois pour faire un feu près de la tente ce soir pour un maté de muña. Ce n’est pas chose simple car il n’y a pas beaucoup d’arbres sur l’île! Cela confirme que le camping ici n’est pas simple, surtout qu’il a déjà été difficile de planter les sardines de la tente dans un sol truffé de pierres.

Après notre copieux dîner avec Aurélia, soupe de maïs pommes de terre et spaghetti sauce tomate, nous rejoignons notre tente au bord de l’eau. Le bruit du vent faisant des petites vagues fait penser au bord de mer. La nuit est un peu fraîche, et la nouvelle tente (achetée en seconde main à Cuzco) résiste largement aux gouttes de pluie et petites bourrasques de vent qui nous assaillent. Eloa veille un peu sur notre campement en espérant qu’il tienne le coup, pendant que, confiante, je m’endors rapidement.

Le réveil, sur la côte ouest de l’île et donc à l’ombre, est un peu froid. Après le petit-déjeûner (pancake, pain, beignet de pomme de terre, confiture et café) nous allons sur le port au rendez-vous de 8h avec le capitaine du bateau qui nous dépose sur Taquile aux alentours de 9h30.

Taquile, la traditionnelle

A l’arrivée, de nouveau il faut payer un billet d’entrée. Il est à 8 soles par personne, mais nous l’avons négocié à 5 en expliquant que nous allions rester une nuit chez un habitant de l’île. Une belle montée nous attends pour rejoindre la place principale. Les sacs à dos nous semblent de plus en plus lourd; il faut dire que notre petite tente d’été de 1kg a été remplacée par la grande tente, certes imperméable, qui pèse 3,5kg. Et notre équipement s’agrandit régulièrement, avec pour dernière acquisition une casserole! Un sac de provision acheté à Cuzco et nous sommes parées pour faire du camping.

Sur la place il est facilement possible de trouver des habitants près à vous accueillir pour la nuit. Les premiers prix étaient à 60 soles par personne et nous les avons négocier à 50 pour Huguette et Jean-Jacques.De notre côté nous avons eu plusieurs feux verts des habitants du village pour planter notre tente où bon nous semble …ce qui était difficile sur Amantani est finalement très simple sur Taquile. Nous trouvons rapidement un coin d’herbe plat, proche du village, avec du bois à profusion et juste à côté d’un point d’eau. Ni une ni deux, la tente est montée, le coin cuisine préparé et le bois ramassé!

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Nous prenons le repas de midi au restaurant, à 20 soles par personne c’est le repas plus cher que nous ayons payé au Pérou. Mais ne pas avoir de nuit d’hôtel à payer facilite les choses. Sur l’île, pas de diversité, tous les restaurants proposent le même repas: soupe de quinoa et truite.

Note: ici comme ailleurs au Pérou, je suis étonnée de voir le peu de diversité et créativité des stands, que ce soit pour la nourriture ou autre chose. Des dizaines de stands installés les uns à la suite des autres proposent exactement les mêmes menus, ou les mêmes bijoux, les mêmes vêtements…

Après le repas nous montons au point le plus haut de l’île qui offre une vue imprenable sur le lac.

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De retour sur la place nous rentrons dans le magasin des habitants de l’île qui proposent divers objets tricotés. Ici ce sont les hommes qui tricotent! Et surprise, nous voici enfin devant des bonnets, gants, écharpes, sacs et ceintures qui ne ressemblent pas au reste de ce que nous avons pu voir au Pérou jusqu’à maintenant. Les couleurs et les dessins diffèrent. C’est rafraîchissant! Je me laisse même tenter par une paire de mitaines multicolores que je ne quitte plus.

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Je découvrirai ensuite que Taquile est réputée et reconnue par l’UNESCO pour son artisanat textile.

Cette nuit encore nous avons le droit à un bel orage! Et le soleil levant du matin nous permet de prendre notre petit-déjeûner au chaud et de sécher la tente rapidement. Vers midi nous prenons le bateau qui rentre en direction de Puno, en passant devant la capitale d’Uros.

Le capitaine du bateau nous remercie bien d’avoir choisi de visiter les îles sans les agences de voyage et leurs tours organisés car cela profite bien plus aux habitants d’Amantani et Taquile. Tout en nous remerciant il nous demande de bien faire passer le mot: prenez votre billet de bateau directement au port de Puno! A bon entendeur …

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